L’équipe de la revue Crise et Société est ravie de vous retrouver pour son nouveau numéro : Progrès et Crises.
Alors que nous annoncions la sortie du deuxième numéro comme un moment important pour la vie d’une jeune revue, gage d’une équipe prête à continuer le travail amorcé, la venue d’un troisième numéro ne fait que confirmer notre engagement. La direction a été renforcée par l’arrivée de nouvelles personnes ; les chroniques sont pérennisées par le passage de témoin entre anciens et anciennes responsables.
Le thème particulier de ce 3e numéro sonne comme un message désormais prémonitoire. À l’heure de réfléchir à la thématique sélectionnée, la France n’était pas autant plongée dans un contexte politique d’incertitude liées aux élections législatives anticipées et à la constitution d’un gouvernement. Or, la notion de « progrès » est utilisée – sur-utilisée ? – par les partis politiques. À la lecture de leurs programmes, nous saisissons avec force la polysémie du mot même de progrès. La crise, elle, se tient en embuscade derrière cette notion. Quel que soit le choix, médias et autres politiciens nous assurent d’une période trouble.
En remontant dans le temps, avant ces chamboulements institutionnels, nous choisissions sciemment de lier l’étude des crises à celle du progrès. En effet, le progrès est communément accolé à une conception positive, une marche en avant, vers le mieux. Or, il peut également être source de difficultés, que nous regardions l’acception subjective du terme par la somme des individus ou que nous rappelions l’adage « le mieux est l’ennemi du bien ». Ce dernier illustre très justement la crise face au progrès, la déliquescence de la société des uns, voilée par un « mieux » pour d’autres. Souvenons-nous de la légalisation du mariage pour les couples de même sexe : les partisans de cette construction y voyaient un progrès, quand ses détracteurs étaient terrifiés à l’idée d’une crise de civilisation.
De manière très contemporaine, ces valeurs qui frôlent des antipodes parfois difficiles à réconcilier sont mises en mouvement dans le cadre des nouvelles technologies : l’Intelligence Artificielle est perçue tant comme un progrès qu’une source d’angoisses ; là se pose la crise.
Les contributions, chroniques et autres entretiens de ce numéro illustrent ces deux aspects du progrès, convoquant diverses disciplines pour ce faire et rappelant l’ambition multidisciplinaire de la revue.
Nous vous souhaitons, à toutes et à tous, une excellente lecture et avons hâte de vous retrouver pour le quatrième numéro, dont la sortie est prévue courant 2025.