Le choix de cette thématique a été orienté par des thématiques qui, des plus anciennes aux plus contemporaines, sont désormais parties intégrantes de notre quotidien. Les flux migratoires ont ainsi certes toujours interrogé la territorialité, toutefois la succession de crises aux causalités diverses remet toujours en cause l’adéquation des réponses apportées. Ainsi, depuis 2015, la crise européenne des politiques d’asile et d’immigration dessine par exemple une nouvelle territorialité du droit. Cela n’est d’ailleurs pas le seul fait qui remet en question la notion de territoire. Le développement de nouveaux moyens, tel que le numérique, interroge la souveraineté étatique. Internet est-il assimilable à un nouveau territoire ? Dans ce cas, cette territorialité est-elle si différente de celle déjà connue ? Doit-on alors contenir sa puissance ? Cette dernière n’est-elle d’ailleurs déjà pas régie par des règles ? Nombres de ces questions obtiennent des réponses diversifiées selon le focal choisi…. Une chose est cependant désormais certaine : la crise sanitaire a démontré que nous sommes dépendants à ce secteur. Se comparer à nos voisins n’a jamais été à la fois aussi lointain en pratique, que facile sur le plan de la technique durant le confinement. Encore faut-il que cette facilité ne soit pas superficielle…Par ailleurs, le terme de « voisin » s’est révélé pluriel selon l’échelon étudié. Cette crise a ainsi à nouveau posé la question de l’adéquation des politiques publiques au découpage territorial. Les raisons étaient donc multiples pour choisir un thème qui, certes cher aux juristes, permettait, pour ce premier numéro, une appréciation diversifiée de la notion de territoire qui demeure sans cesse éprouvée par des crises de nature différente. Sans le vouloir, le choix de cette thématique a ainsi trouvé à nouveau un écho dans l’actualité récente. L’invasion renouvelée de l’Ukraine par la Russie en 2002 a rappelé au continent européen qu’un territoire, même terrestre, n’est jamais acquis…

Par Emilie Destombes